Industrie, design et innovation sociale

Inaugurée en 2015 et intitulée Industrie, Design et Innovation Sociale (IDIS), la première chaire de design créée dans une école supérieure d’art française – L’ESAD de Reims – est une plateforme créative régionale.

Portée par Véronique Maire, designer, elle associe de façon inédite, à l’échelle du territoire, des structures de recherche universitaires, des acteurs de la production – pme, industries et artisans –, les réseaux associatifs et citoyens qu’elle nourrit de la culture et la méthodologie du design. La recherche est centrée sur la pratique et veut faire émerger des usages nouveaux, permettre la création d’objets industriels ou artisanaux renouvelés, et repenser plus largement l’activité de production en Région. Le designer agit ainsi en tant que médiateur au sein de l’écosystème territorial, et contribue à créer de la valeur sociale pour les parties prenantes.

Ayant bénéficié du soutien de la Région Grand Est et du Ministère de la Culture de 2015 à 2018, la Chaire IDIS continue aujourd’hui à développer son activité auprès d’une multitude d’acteurs intéressés par sa démarche.

Pubications de la chaire IDIS, éditions LOCO

L’équipe de la Chaire IDIS

L’équipe de la chaire se compose d’une designer titulaire, accompagnée de jeunes designers-ingénieurs de recherche en résidence pour des projets d’une durée de 12 à 18 mois. L’équipe se complète de chercheurs invités issus du monde universitaire.

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De gauche à droite : Audrey Bigot, Jules Levasseur, Véronique Maire, Bastien Mairet, Luce Aknin

TITULAIRE DE LA CHAIRE IDIS

Véronique Maire, designer et enseignante

Elle débute sa carrière de designer au sein du studio de création Andrée Putman où elle est en charge du développement des produits et du mobilier pour la maison. En 2001, elle cofonde le studio IK Design puis son propre bureau de création en 2006, en privilégiant son intérêt pour les savoir-faire et l’univers de la table. Depuis 2014, elle a lancé sa propre marque d’objet pour la table intitulée mamama, afin de toucher directement les problématiques de la production et de la distribution.

Au sein de l’ESAD de Reims depuis 10 ans, elle encadre les étudiants de Master Design et les mène à s’inscrire dans des problématiques concrètes. Elle a suivi des projets de recherche autour de l’Autoproduction sous forme de workshops avec des PME et industriels de la Région, tels La Fonderie Rollinger, l’entreprise Arkema ou encore la Fédération Française de la Tannerie Mégisserie basée à Paris, dont certains ont débouché sur des productions en série. A travers le poste de la Chaire, elle poursuit aujourd’hui ce travail collaboratif en montant des projets de recherches avec divers acteurs locaux.
veronique maire

INGÉNIEURS DE RECHERCHE
EN RÉSIDENCE

Luce Aknin, designer

Designer industriel diplômée de l’ENSCI Les ateliers et ingénieur de l’UTC Compiègne, son approche est globale et transdisciplinaire, alliant un goût pour la technicité et l’astuce avec une forme de minimalisme sensible. Animée par l’enjeu de transmission et d’éducation comme moteur de transformation de notre société, elle mêle les méthodologies pour impliquer et faire collaborer clients, usagers, habitants, industriels, artisans selon le projet, dans une démarche s’appuyant sur le “faire”, l’expérimentation et le prototypage.
Au sein de la Chaire, elle développe un dispositif de médiation et sensibilisation aux savoir-faire manuels industriels de la région. En offrant une expérience par la fabrication d’un objet et la rencontre incarnée d’un métier, elle propose un format d’initiation novateur associant les enjeux pédagogiques de certains métiers désavoués, à l’impact social des productions sur le territoire et ses habitants.
  luceaknin.com | Atelier Faire Savoir

Bastien Mairet, designer

Après des études techniques, il a continué son cursus à l’ESAD de Reims, avec une seule obsession : le mouvement. Passionné par le travail des automatiers et leur savoir-faire, qui allient aussi bien matériaux nobles et solutions mécaniques que robotique et nouvelles technologies, il s’inspire de ces univers pour nourrir le dessin de ses objets.
Son travail à la chaire consiste à poursuivre le travail de cartographie pour le site internet. Il interviendra également dans le projet de recherche INNOV’ACTION, avec l‘association Lire Aussi, le centre national de création musicale CESARE, le Living Lab Activ Ageing et Tech-CICO de l’UTT de Troyes.
bastienmairet.com | cartographie de l’écosystème IDIS

Jules Levasseur, designer

Cherchant à apporter un regard nouveau sur les métiers de la production artisanale et industrielle, il s’attache à révéler le potentiel inexploré, tant pratique que plastique, des savoir-faire ouvriers et des matériaux industriels. Ainsi, la notion de travail est au centre de ses recherches.
Dans le cadre de la Chaire, il élabore de nouveaux éléments de couverture à partir de matériaux biosourcés, avec le soutien du pôle IAR et le BatLab du CoDEM. Il intervient par ailleurs au sein de la formation des Compagnons du Devoir charpentiers, stimulant ainsi la capacité à collaborer des futurs artisans et ouvrant des pistes d’évolution dans ce métier encore très traditionnel.
juleslevasseur.com | Folie végétale

Audrey Bigot, designer

L’usage, les matériaux et les formes de ses productions découlent d’un souci permanent de simplicité, de justesse et d’économie de moyens. Par cette conception inclusive, il s’agit de prendre en compte aussi bien le contexte d’émergence de l’objet que les conséquences sociales et environnementales de sa production.
Au sein de la chaire, elle a développé le réseau des professionnels Champardennais et rencontré les entreprises, les organismes et les institutions afin de créer une cartographie de leurs compétences.
audreybigot.com | cartographie de l’écosystème IDIS

CHERCHEURS INVITÉS

Dominique Roux, docteure en sciences de gestion

Diplômée de l’ESCP et docteure en sciences de gestion de l’Université de Paris 1 Sorbonne, Dominique Roux est professeure à l’Université de Reims Champagne Ardenne et membre du laboratoire REGARDS (Recherche en Economie, Gestion, Agro-ressources, Durabilité Santé). Ses thèmes de recherche portent sur les modes alternatifs d’approvisionnement et de consommation. Elle a développé des recherches sur la consommation de seconde main et les motivations d’achat d’objets d’occasion, ainsi que sur les relations symboliques aux objets. Diverses postures critiques à l’égard de la société de consommation l’ont conduit à développer des recherches sur les formes de consommation émergentes, alternatives et résistantes, à propos desquelles elle a dirigé un ouvrage collectif Marketing et Résistance(s) des Consommateurs (Economica, 2009) et coordonné le projet ANR NACRE (New Approaches to Consumer REsistance). Ses travaux les plus récents portent une attention plus particulière à l’espace, qu’il s’agisse des plateformes comme lieux d’échanges d’objets ou du corps comme ultime lieu d’expression personnelle. En 2016, elle a fondé Alcor, réseau de recherche pluridisciplinaire sur la consommation.
Elle collabore avec la chaire IDIS sur les thématiques du réemploi, des usages et des imaginaires de la forêt et des géomatériaux comme alternative de construction. A cette occasion, les étudiants du master 2 Marketing et Communication de l’URCA dialoguent avec les étudiants du master 1 Design objet & espace de l’ESAD de Reims dans le cadre d’un cours intitulé Sociologie de la consommation.
Publications | Articles | REGARDS

Adrien Aras-Gaudry, doctorant au laboratoire du GEGENAA (URCA) sur le patrimoine en terre crue de la région Champagne

Actuellement doctorant dans ce laboratoire qui couvre plusieurs domaines des géosciences (Géologie, Géomorphologie, Sciences du Sol…). Adrien a commencé par étudier l’architecture (ENSAPLV / Paris – 75) avant de se former à la rénovation énergétique des bâtiments par une approche des matériaux bio et géosourcés ainsi qu’à la maçonnerie en terre crue (Noria & Cie / Saint-Nicolas-de-Redon – 44). Sur le plan professionnel, il a travaillé trois ans en agence d’architecture à Paris et deux années en tant que maçon terre crue sur le territoire rennais. En parallèle il s’est investi dans le milieu associatif en participant à la création des associations CHANTIER! (35) et TERRE, briqueterie solidaire – Communauté EMMAÜS (35). Aujourd’hui il est membre de l’association Des Idées Plein La Terre (51). Ces associations ont en commun de questionner le monde de la construction conventionnelle par des réflexions économique, sociale et environnementale, tout en menant des actions de différents ordres (ateliers, accompagnement, chantiers, production de matériaux locaux…). Par ce parcours la tentative est bien d’associer regard critique et mise en pratique d’alternatives concrètes en lien avec les territoires.
Son travail de thèse porte sur le patrimoine en terre crue de la région Champagne, comme source d’inspiration pour la transition écologique. Pour la chaire IDIS, il interviendra auprès des étudiants du master 1 Design objet & espace afin d’aborder la question des pratiques avec le changement climatique, notamment sur la question de la ressource avec le matériau terre.
GEGENAA

Kristell Blache-Comte, anthropologue, membre associée à l’Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain (IIAC, EHESS-CNRS)

Kristell Blache-Comte coordonne la recherche à l’ESAD de Reims. Anthropologue, elle s’est d’abord formée à la communication et au marketing en école de mode, puis aux sciences humaines. Elle a soutenu une thèse en anthropologie sociale et ethnologie à l’EHESS. Ses recherches s’intéressent aux images de mode et à la photographie. Elle s’attache plus particulièrement à comprendre – à partir de leurs circulations et de leurs modalités d’existence sur Internet – les transformations contemporaines en cours en termes d’interaction, de lien social, de dialogues culturels ainsi que de pratiques de représentation de soi et pratiques d’influence. Elle a mené plusieurs terrains de recherche au Japon sur la mode contemporaine ainsi que sur les savoir-faire textiles traditionnels. Elle y a développé des partenariats universitaires et culturels autour de la mode, y a initié des conférences dans un dialogue franco-japonais, et y a mené ses recherches en lien étroits avec des acteurs locaux du domaine (photographes, designers, bloggers, ateliers artisanaux et industriels, chercheurs, musées). Elle a co-créé et organisé le séminaire de recherche Anthropologie des Mondes de la Mode à l’EHESS durant cinq années, a été chargée de mission dans le cadre du projet européen Erasmus+ Re-frame fashion au sein de l’université Paris Dauphine, et a également suivi la direction de thèses professionnelles au sein de l’Institut Français de la Mode. Elle est régulièrement intervenue en écoles de mode et à l’université et a réalisé des missions pour le compte d’entreprises du secteur de l’art, de l’édition, de la mode et du textile.
Au sein de la chaire, elle a participé à la coordination et production des activités de recherche menées (programmes, évènements, publications), et à soutenir leur développement et leur visibilité, jusqu’en 2022.
Articles | Revues 

Elisabetta Bucolo, sociologue, maître de conférences au CNAM

Elisabetta Bucolo a rejoint le laboratoire Interdisciplinaire pour la sociologie économique (Lise) en 2013. Au CNAM elle intervient en particulier dans le cadre du Master Travail Social – Economie sociale et Solidaire et Innovation Sociale. D’origine italienne, après une maîtrise en sciences politiques et un DEA à l’EHESS sur « Les recherches comparatives sur le développement », elle a discuté sa thèse de doctorat au CNAM sur les « Associations et coopératives hier et aujourd’hui : un regard sur la Sicile à partir du capital social » et complété son parcours académique par un Post-doctorat à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne sur « Les innovations sociales dans les services sociaux ». Aujourd’hui ses recherches s’inscrivent dans le courant de la sociologie économique et portent sur : les questions liées aux innovations socio-économiques en particulier dans le champ de l’économie sociale et solidaire et de l’entreprenariat social en France et en Italie ; les innovations sociales et les services sociaux ; les formes de gouvernance associative ; les processus d’évaluation des associations et des politiques publiques.
Pour la chaire IDIS, elle interviendra auprès des étudiants du master 1 design objet dans le cadre du projet Chanvre. Elle posera notamment la question de comment rentrer dans l’innovation par le public.
Publications et articles | LISE

Emeline Eudes, docteur en Esthétique, Sciences et Technologies des Arts

Docteur en Esthétique, Sciences et Technologies des Arts de l’Université Paris 8, Émeline Eudes travaille à la fois en tant que chercheur, dans le domaine de l’esthétique environnementale, et dans le champ des arts plastiques et du design. Elle a ainsi assuré la coordination pédagogique du programme de post-diplôme « Artiste Intervenant en Milieu Scolaire » pour l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Son activité en tant que chercheur associé au Ladyss-CNRS (Laboratoire des Dynamiques Sociales et Recomposition des Espaces) s’attache à comprendre les divers types de créativité au sein du tissu urbain. Elle est ainsi l’auteur de nombreux articles en France et à l’international sur les relations entre création – artistique et habitante – et engagement environnemental. À l’ESAD de Reims, elle a été responsable de la recherche et a accompagné la Chaire IDIS dans sa démarche de recherche-projet jusqu’en juillet 2020.
Ecrits | Articles | Catalogue

Alexandra Borsari, docteure en science politique

Chercheuse en anthropologie, associée au CoDesign Lab de Télécom ParisTech, et Docteure en science politique (UPEM, 2010), les recherches d’Alexandra Borsari se focalisent sur le rapport à la nature et à la matière à partir de la relation aux objets. Son approche anthropologique emprunte à l’anthropologie des techniques, en particulier avec la méthode des biographies d’objets, et comprend une ouverture vers le design pour faire converger les attentes d’un point de vue académique et entrepreneurial.
La réflexion croisée avec des designers et des chercheurs en design vise à accompagner les acteurs des différents terrains dans la phase de traduction des résultats. L’ouverture sur le design est aussi un moyen de renouveler les cadres d’analyse et les méthodes d’enquête.
Depuis début 2014 et jusque début 2016, Alexandra Borsari travaille sur l’oxygène comme objet technique dans le secteur des prestations médicotechniques à domicile. Cette mission a été montée avec l’i-Lab d’Air Liquide ilab.airliquide.com.
Pour la Chaire IDIS, elle participe à divers moments clés de la recherche. Elle va notamment entreprendre un travail d’observation et d’analyse des évolutions du rôle, des outils et des méthodes du designer lorsqu’il ou elle est confronté(e) à des situations collaboratives multi partie-prenantes.
alexandraborsari.org

Tom Giraud, chercheur en interaction humain machine

Ingénieur de l’Université Technologique de Compiègne et Docteur en Informatique, Tom Giraud concentre ses recherches sur la création et l’évaluation d’expériences en situations d’interaction sociales et technologiques. Son approche se veut résolument interdisciplinaire empruntant et contribuant autant aux sciences du numérique que de l’humain. Après une thèse soutenue en 2015 sur l’étude et la modélisation des mouvements spontanées de synchronisation interpersonnelle via une approche expérimentale, il participe à la création et l’évaluation de plusieurs installations interactives art-science présentées au grand public (Musée des Arts et Métiers, Cité des Sciences et de l’Industrie, etc.).
Son implication dans le projet de recherche SEEIT (INNOV’ACTION) intervient dans une logique terrain visant à développer l’aspect participatif du processus de création.
Publications | Thèse | Exemple d’installation Publications

Olaf Avenati, designer graphique et numérique

Designer graphique et numérique à Paris depuis 1997 Olaf Avenati conçoit des objets de communication, des publications sur tous supports et des outils numériques dans le domaine culturel et institutionnel. Il enseigne et coordonne le département Design graphique et numérique à l’ESAD de Reims, et intervient régulièrement à l’Institut Mines-Telecom. Il est également cofondateur du séminaire Formes, Technologies, Société, qui interroge depuis 2011 le fait technologique dans ses multiples dimensions et notamment dans son rapport à la pratique du design.
Il conçoit le site internet de la Chaire IDIS et la cartographie de l’écosystème IDIS, en collaboration avec Véronique Maire et Philippe Rivière.
olaf.avenati.net | séminaire FTS | cartographie de l’écosystème IDIS

Philippe Rivière, journaliste

Depuis 1997 Philippe Rivière combine journalisme et informatique. Ancien rédacteur au mensuel “Le Monde diplomatique”, il développe désormais sa voie dans le domaine de la cartographie, à travers des projets en collaboration avec des institutions internationales, des journalistes, des artistes, des militants pour la justice sociale… Il forme aussi des journalistes, géographes, etc. à travailler avec le Web.
Il a ainsi cofondé le site internet : visionscarto.net
Pour le travail de cartographie porté par la Chaire IDIS, il met en place une “machinerie” interactive permettant d’explorer le tissu industriel champardennais et les relations potentielles ou déjà existantes entre les entreprises, les écoles, les chercheurs et les designers.
illisible.net | cartographie de l’écosystème IDIS

Les étudiants en  Master Design Objet, Master Design Graphique et Numérique, et section design textile

en 2015

Audrey Bigouin, Clément Chevelt, Tania Clémente, Amélie Costeux, Pauline Lebel, Théo Leclercq, Marie Legentil, Yoann Moyeuvre, Laura Portarrieu, Camille Viallet et Xian Zhuang.

en 2016

Aurore Assimon Amata, Alice Baraud, Martin Barraud, Sarah Basset, Jaïna Ennequin, Victor Grenez, Suying Huang, Marine Hurel, ArumLee, Clément Legrand, Clara Marcenac, Céline Mast, Apolline Muet, Laura Ollivier, Laurane Richard, Yohann Simonnot et Camille Tome.

en 2017

Célestine Brun, Alya Ennouri, Chloé Kowalka, Olympe Le Fur, Elsa Maccario, Lili Nocton, Marine Nuellas, Victor Pillet, Lucas Ramond, Iris Soleil, Anaëlle Tramaille, Camille Vene, Clément Vivier et Wang Xiaoyu.

Anne Masson, professeure à l’ENSAV La Cambre (Bruxelles) et ses étudiantes en Bachelor 3 et Master 1 : Eugénie Bergeyck, Élina Blin, Emma Cogné, Pauline Dornat, Irina Maloir, Mopsa Marciano, Tifenn Maudire, Mahaut Van Peel, Leila Pile, Elfie Poiré et Pauline Santoni.

en 2018

Kremer Mathieu, Le Lann Marion, Le Roy Stéphanie, Orhant Manuel, Outters Paul, Pollet Agathe, Renault Charles, Salembier Claire, Sanchez Robin, Tiberi Marine, Wang Xiaoyu.

en 2019

Buf Wanda, Grichois Antoine, Huang Laura, Jaffrézou Roman, Lacoste Bertrand, Le Fessant Victor, Leroy Chloé, Philippe Laure, Riehl Aline et Zhou Tianyi.

Christelle Le Déan, professeure à la HEAR Mulhouse et ses étudiants en 3ème année :
Braun Caroline, Buchholzer Jacques , Charpentier Maëlle, Gibert Lola, Le Bars Justine , Le Picaut Cécile, Malle Paul , Mignet Lucile, Noyer Anne Claire , Ntsama Gisèle, Planchon-Clément Juliette, Ponard Lucie et Wuilla Florence.

en 2020

Lucie Allard, Olivier Bouvet, Lisa Faure, Julie Garcia, Juliette Genaud, Alix Lalucaa, Corentin Loubet, Nicolas Mauvais-Yoshitomi, Amine Mechiche Alami, Jonas Odetto, Manon Scellier et Lucille Van Overbeke.

en 2021

Lucie Borel, Jeane Breheret, Justine Duchène, Virgil El Hadeuf , Stanislas Fradin , Tamar Gourmaud, Léa Guilluy , Chloé Moreno, Jeanne Ventura et Emma Wattiau.

en 2022

Théo Charasse, Marcelline Cury, Claire Diblanc, Eugénie Faivre-Daisay, Leelou Guével Balbusquier, Ruben Herzberg, Tess Lignon, Quentin Ribeiro et Alexis Thebaud.

en 2023

Julian Auton, Théo Castano, Alva Cederbygd, Anaïs Karali, Louna Lesperres, Léo Mécheri, Théo Mérian, Danaé Normant, Ninon Roblin, Félix Roudaut, Léo Soucas, Agathe Steiner et Rémy Thelier.

en 2024

Martin Aublant, Jordi Cansouline, Jade Lelevet, Marguerite Samele, Clarisse Sokol, Hyacinthe Trottin, Théo Charasse, Leelou Guével et Clément Lizeux.

Recherche et méthodologies

La Chaire IDIS entend développer son activité de recherche selon deux voies :

La « recherche-projet » (Findeli, 2004), ou recherche par le design (Frayling, 1993), dont le dessein est de développer des connaissances propres au design, tant par le choix des objets de recherche que par les façons de les aborder et de les expérimenter. Il s’agit là de comprendre comment le design se saisit du monde, des écosystèmes de production, et comment il peut y intervenir et être force de transformation.

La recherche sur le design, où les sciences humaines et sociales sont invitées à observer le travail du design, pour faire avancer la connaissance dans leurs domaines. Travaillant selon leurs méthodologies et leurs objectifs, les SHS viennent ici en renfort pour aider la Chaire IDIS à rendre compte des diverses incidences de son activité, au-delà du champ propre au design.

Bien que distinctes dans leurs objets et procédés, ces deux voies fonctionnent cependant ensemble et se nourrissent mutuellement. C’est par leur proximité de travail au sein même des projets développés par la Chaire que designers et chercheurs élaborent leur sujet et font avancer leurs observations dans un dialogue constant. Chaque nouveau projet permet ainsi le réajustement des modalités de travail et de recherche, faisant progresser l’appareil méthodologique et l’affinement des questions soulevées.

LES ENJEUX DE LA RECHERCHE

Un programme tel que l’association de l’industrie à l’innovation sociale et au design ne peut définir ses enjeux en un jour. C’est donc au fil des projets et des nouvelles situations de collaborations que s’élaborent les interrogations et émergent de nouvelles questions. Après une première année d’activité, la Chaire IDIS est ainsi en mesure d’énoncer les chantiers suivants :

Que signifie l’innovation sociale dans le cadre de travail du design ?

Par l’expérimentation, il s’agit de comprendre comment le design peut s’emparer de l’innovation sociale, et comment il peut être amené à transformer ce concept. On cherchera alors à observer dans les différents projets menés sous quelles formes s’exprime l’innovation sociale. Selon une perspective pragmatiste analytique (Goodman, 1978), nous ne cherchons pas à savoir « qu’est-ce que l’innovation sociale ? », mais plutôt « quand y a-t-il innovation sociale, dans le champ du design ? »

Comment peuvent se rencontrer innovation sociale et industrie ?

Ces deux domaines s’avèrent encore aujourd’hui assez étrangers l’un à l’autre. Quand l’innovation sociale apparaît dans le domaine industriel, il s’agit de réorganisation interne du travail, pour le bienfait de l’entreprise et/ou du travailleur (Cloutier, 2003). La Chaire IDIS entend poser la question différemment, en formant l’hypothèse que de nouvelles formes élargies de production, fondées sur le partage, la contribution et la transmission, augmente l’appareil productif d’une valeur sociale et culturelle nouvelle (Stiegler, 2008).

Comment rendre l’innovation sociale visible et saisissable ?

L’innovation sociale reste en effet un concept assez flou à saisir, et ne s’avère pas forcément visible dans le produit fini conçu par un designer. Si l’objet lui-même ne parvient pas à transmettre cette valeur ajoutée, quels moyens solliciter pour rendre compte de la création de cette plus-value ? Il s’agit là d’une question particulièrement propre au design, sollicitant les capacités de modélisation et de médiation du designer, tout en pénétrant le champ de l’épistémologie.

Comment évaluer s’il y a eu innovation sociale ?

Comme le soulignent Beraud et Cormerais (« Economie de la contribution et innovation sociale », 2011), les externalités positives créées par des projets de terrain dans le champ de l’innovation sociale ne peuvent être évaluées par les outils disponibles, ni être réduites à des calculs quantitatifs. Il s’agit de définir de nouveaux concepts et indicateurs permettant d’identifier la nature et la valeur de ces nouveaux phénomènes.

Comment enseigner l’innovation sociale ?

Une Chaire se doit de transmettre et partager le fruit de ses expérimentations et réflexions. Associée au programme de Master en design d’objet, la Chaire IDIS développe de nouvelles situations pédagogiques permettant aux étudiants de faire l’expérience de projets orientés vers l’innovation sociale. Il s’agit là de concevoir des cadres de travail spécifiques aux sujets traités, qui conduisent la Chaire IDIS à faire évoluer la recherche en matière d’éducation au design.

LA RECHERCHE-PROJET : QUELS OUTILS METHODOLOGIQUES ?

Depuis une dizaine d’années, différentes pistes de travail sont expérimentées concernant la recherche en design. La Chaire IDIS souhaite s’inscrire dans une continuité lancée par Alain Findeli sur la recherche-projet, sans pour autant s’y limiter strictement. En effet, le cœur de compétence de l’ESAD de Reims et de la Chaire IDIS reste la matérialité de l’objet, le souci des savoir-faire techniques artisanaux et industriels, ainsi que l’approche ‘projet’ de l’exercice du design. Nous comprenons donc la recherche-projet comme un espace d’interrogation développant des méthodes et outils spécifiquement liés aux types de projets lancés par la Chaire, comme cela peut être envisagé dans le cas de la recherche-création (Léchot Hirt, 2010). Depuis 2015, la Chaire IDIS a donc développé les outils suivants :

L’écosystème IDIS : une cartographie interactive pour inscrire sur le territoire une économie de la contribution. Le bouton ‘échanger’ invite tout acteur du tissu productif local à entrer dans un système d’échange et de revalorisation de ses compétences. A terme, cet outil doit permettre de développer de nouvelles formes de production reposant sur un enrichissement culturel et social, dépassant l’intérêt purement financier.

Cartographie production et cartographie innovation sociale : chaque projet s’accompagne de ces deux types de cartographie, l’une mettant en avant le réseau local créé pour réaliser le projet, l’autre cherchant à rendre visible les interactions humaines enclenchées : échange de connaissances, transmission intergénérationnelle, coproduction, réinvention du patrimoine local… Il s’agit de pouvoir visualiser les qualités humaines du projet.

Les carnets d’expérience : mis en place auprès des étudiants en design d’objet, ces carnets ont pour but de faire entrer les étudiants dans une démarche anthropologique de suivi de leur projet. Encadrés par un chercheur, ils développent des formes documentant leur cheminement dans la découverte et l’appropriation du concept d’innovation sociale, expérimentée par le projet.

Le Prix IDIS : en créant un prix, il s’agit de prendre connaissance d’une diversité de projets et pouvoir comparer ces réponses expérimentées par des designers de tous bords. Des archives se constitueront progressivement, qui offriront une matière originale à étudier. Car beaucoup de projets de design traitant d’innovation sociale n’ont souvent pas vu le jour ; le prix se positionne ainsi en tant qu’accélérateur à la concrétisation de ces idées.

bibliographie

 

Calendrier

2015

Une phase de prospection visant à identifier et cartographier le réseau des acteurs industriels, académiques et associatifs champardennais. Elle sera formalisée et un site internet interactif sera créé à l’usage des contributeurs.

2015-2017

Une phase de production durant laquelle des projets de recherche sont engagés et suivis au niveau pédagogique, avec les industriels, les artisans et les centres de recherche du territoire. Des objets seront produits, des journées d’étude organisées, un prix de la Chaire IDIS sera créé en 2016.

2018

Une première phase de restitution des productions de la Chaire IDIS : publication de l’ouvrage « La Fabrique à écosystèmes. Design, territoire et innovation sociale », expositions des productions en Région et dans les réseaux internationaux du design (Paris, Milan, Liège, Bruxelles).

2017-2022

Programme de recherche sur la filière du chanvre : publication de l’ouvrage « Le chanvre, matière à transitions. Design, territoire et écologie », journées d’étude, expositions des productions en Région et dans les réseaux internationaux du design (Paris, Milan, Luxembourg).

2020-2023

Programme de recherche sur la filière du bois avec les Parcs naturels régionaux du Grand Est : expositions des productions en Région et dans les réseaux internationaux du design (Strasbourg, Paris).