En cultivant 30% de la production européenne du chanvre, la région Grand Est se positionne comme leader du secteur.
Elle bénéficie d’une filière complète allant du producteur-transformateur (La Chanvrière), aux centres de recherche (FRD et CRDA), aux professionnels du bâtiment (BCB), aux organismes de promotions (Pôles IAR, ARCAD).
En 1995, La Chanvrière cherche des débouchés pour traiter la chènevotte, la partie bois de la plante (55%) considérée alors comme un déchet. De sa rencontre avec BCB sur le salon Batimat naîtra le béton chanvre, de la chaux avec un granulat de chanvre.

Aujourd’hui toute la plante est travaillée, les graines pour le secteur alimentaire et cosmétique, la fibre pour le papier, le textile, les laines isolantes et les matériaux composites, la chènevotte sous forme de paillis pour les animaux, les panneaux de particules et le béton chanvre.
L’intérêt grandissant pour les matériaux bio-sourcés et la question de la transition énergétique, nous amène à réfléchir à des applications dans l’habitat. Aussi les étudiants designers, accompagnés par la Chaire IDIS,questionneront le béton chanvre en s’inspirant des techniques d’autoconstruction et en répondant au mieux aux caractéristiques du matériau, qui permet un gain en isolation phonique, hydrique et thermique. Les objets produits pourront alors devenir une alternative lorsque des travaux spécifiques au bâti ne peuvent être engagés.
A l’image du béton chanvre, il s’agira aussi d’explorer un nouveau matériau en substituant le béton au grès. L’enjeu ici sera de produire un grès allégé lié à la disparition du chanvre lors de sa cuisson et de proposer de nouveaux objets spécifiques aux caractéristiques constatées.
Ce projet bénéficiera de l’expertise de Laurent Godart, designer et de Chinh Nguyen, céramiste.
Premier volet dédié à la filière locale du chanvre, ce projet collectif permettra de découvrir et explorer les possibilités techniques de ce matériau. Il s’agit ici d’un premier temps de recherche appliquée entre les producteurs, les transformateurs et les designers. Par la suite, ces premiers résultats permettront d’adresser des finalités sociales dans le domaine de la rénovation des logements, de l’autoconstruction et des moyens individuels facilement accessibles pour un meilleur habitat.
