Ardennes Design Industries est née de la rencontre de plusieurs entrepreneurs de tous horizons qui cherchaient des moyens de poursuivre leurs activités, de développer de nouveaux marchés et d’élargir leurs domaines de compétences. L’idée de mutualiser les savoir-faire, les moyens (humains, techniques,….) est donc devenue réalité par la création de la S.A.S ADI.

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Les objectifs à court terme sont de pérenniser les entreprises existantes et donner de la valeur ajoutée à des produits industrialisés localement. Dans un futur proche, les parts de marché ainsi acquises pourront déboucher sur des créations d’emplois.

Cette démarche innovante a été décidée aussi pour dynamiser le tissus industriel local, rapatrier de la production bien souvent délocalisée, revaloriser le «Made in Ardennes» et développer de nouvelles relations commerciales nationales voire internationales.

En s’associant, ADI et la Chaire IDIS ont souhaité mettre en valeur le patrimoine industriel incarné par les compétences et spécificités des entreprises locales. Il s’agit d’opérer des croisements pertinents qui traitent à la fois des savoir-faire de chacun, de l’entité ADI et de la plus-value innovante que de jeunes créateurs peuvent apporter à un tel patrimoine.

L’étudiant designer s’y inscrit comme médiateur et permet de cristalliser une production commune. Ainsi chaque édition d’objet est le fruit de l’association de 2 ou 3 compétences disponibles sur le territoire et interroge l’articulation entre les process, les matériaux, mais aussi les cultures d’entreprises.

Afin de mieux comprendre le fonctionnement de ces entreprises, les étudiants ont formé des binômes pour suivre la production d’une journée au sein de chaque société. Ces enquêtes de terrain ont donné lieu à des vidéos diffusées lors de la présentation à la Paris Design Week. On y saisit, à travers elles, les particularités de leurs points de vue sur ces moments de production.

• 19-20 mars 2015 : visite de toutes les entreprises par les étudiants du master design objet de l’ESAD.
• 3 avril : interview des entreprises menées par un binôme d’étudiants. Film et/ou photographie.
• 7 mai : présentation des recherches et sélection des objets à développer, à l’ESAD.
• 5 juin : rendu des produits développés et sélection des objets à prototyper, à l’ESAD.
• juin : dépôt des modèles par l’ESAD, auprès de l’INPI.
• juillet : conception du catalogue et de la scénographie pour la Paris Design Week.
• juillet-août : finalisation des prototypes.
• 3-4 septembre : montage Paris Design Week.
• 5-12 septembre : Paris Design Week.
• depuis octobre 2015 : mise au point des projets retenus en vue d’une commercialisation.

• Série de vidéos produites par les étudiants : Quand le designer regarde l’entreprise
• Réalisation des prototypes
• Dépôt des dessins auprès de l’INPI
• Exposition à l’événement NOW ! Le Off, de la Paris Design Week (Aux Docks – Cité de la Mode et du Design, 36 quai d’Austerlitz 75014 Paris) / 5-12 septembre 2015
• Exposition à la CCI de Charleville Mézières et de Reims / novembre 2015 et janvier 2016
• Publication Catalogue d’exposition ADI & Chaire IDIS
• Commercialisation (en cours d’étude)

Première expérience concrète pour la Chaire, la collaboration ADI-ESAD a pris la forme d’une rencontre entre entreprises locales et étudiants designers. Cette confrontation entre les pratiques professionnelles, inscrites dans une histoire locale, et les idées des jeunes créateurs, permet de relever plusieurs effets de la recherche-action telle que pratiquée par la Chaire :

Le mobilier produit, par les formes et les associations originales de matériaux et de process, renouvelle la production des entreprises et ses possibilités de développer de nouveaux marchés, contribuant ainsi à l’effort du « Made in Ardennes ». L’objet traditionnel usiné par les entreprises, et l’objet designé par les créateurs, témoignent ainsi de l’écart entre les productions habituelles et les possibilités d’évolution et de transformation introduites par l’intervention du designer.

L’originalité de la proposition ne réside pas seulement dans les solutions techniques et formelles apportées ; ces solutions sont le résultat même d’un modèle économique adapté aux réalités du terrain. En ce sens, la collaboration ADI-ESAD procède d’une économie humaine où la plus-value se mesure aussi à travers les efforts de compréhension des différents acteurs, la mise à disposition des compétences (dessin, édition d’objet, logistique, picking, commercialisation, marketing, diffusion, communication) et le dialogue développé qui ont permis de co-construire. A l’échelle du territoire, c’est une économie du partage qui se modélise.

Contrairement à la culture du projet en école supérieure de design, où il s’agit avant tout de créer des formes et des objets appliqués aux besoins d’une entreprise sans pour autant chercher à porter le projet en aval, la Chaire accompagne le projet le plus loin possible. Il s’agit de mettre à l’épreuve les idées et les modèles. Les temps d’exposition, d’information et la commercialisation étudiée témoignent de ce principe de réalité.

Sur le plan humain, la rencontre a permis de sensibiliser les jeunes designers à une évolution récente de leur métier, qui s’incarne dans leur position de médiateurs entre les entreprises et les divers acteurs du territoire. Il s’agit désormais pour eux de savoir appréhender un lieu, ses acteurs et ses ressources afin d’élaborer de façon raisonnée, à partir de ce tissu, des solutions inédites.